Le village de Campugnan étale son vignoble à environ huit kilomètres au nord-est de Blaye, dans les terres. Habité dès l'Antiquité, le secteur est un ancien fief féodal. Les fouilles, systématiques ou dues au hasard, sont à l'origine d'importantes découvertes archéologiques sur la commune de Campugnan.

     En effet, l'archéologue François Daleau signale la mise au jour avant 1877 d’un trésor de mille cinq cent à deux mille monnaies romaines aux effigies de Dioclétien, Maximien, Constance Ier, Sévère, Maximin Daia et Constantin Ier. De plus, en 1893, E. Féret fait part de l'existence de tombes en pierre, de la découverte d'armes et de monnaies anciennes à La Botte.

     Vers 1976 enfin, des monnaies gallo-romaines et une meule sont trouvées au Cazaux. Ces découvertes attestent la présence de l'homme sur le site de la commune, dès l’Antiquité.     

     Par la suite, au XIIe siècle, les Rudel, seigneurs de Blaye, reçoivent en fief les marais du nord de la Gironde, notamment Campugnan. Ils accordent alors des libertés et privilèges à ses habitants.

     Ceux-ci sont accordés aux habitants au XIIe siècle. Ils sont confirmés par Charles IX, au XVIe siècle puis ils sont renouvelés en 1747 par le duc de Saint-Simon, gouverneur de la citadelle de Blaye, moyennant des redevances en nature à charge que les habitants n'auront droit que de faire pâturer leurs bestiaux et y prendre leurs usages et chauffage en bois. Aussi, en 1242, saint Louis poursuit-il les Anglais défaits à Taillebourg. 

     Gravement malade, il s'arrête à Morillon, un des lieux-dits de la commune. Par ailleurs, Campugnan apparaît sous le nom de Sancta Maria de Campugnan en 1340.

     Son nom est de nouveau mentionné en 1487 car campugnan, comme les villages voisins, doit participer par décret en date du 7 novembre aux travaux relatifs à la forteresse de Blaye. La principale activité de la commune est aujourd’hui, comme par le passé, la viticulture. Les cent soixante-quinze hectares de vignes sont partagés entre vingt-cinq propriétés, en Premières côtes de Blaye.

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Eglise Saint-Pierre :

    L'église Saint-Pierre de Campugnan se dresse au nord du bourg, le long de l'axe nord-sud. Sa construction médiévale fait l'objet de remaniements importants au XIXe siècle.

    D'un point de vue historique, les premiers textes relatant l'existence de Sancta Maria de Campugnenx remontent à 1324. Elle est placée par la suite sous le vocable de saint Pierre. Plus tard, sous l'Ancien Régime, la famille Brun de Gadeau, seigneurs et propriétaire du château de Morillon, y possède un droit de litre.

     L’édifice est construit à partir du XIIe siècle et subit quelques étapes de modifications au cours du temps, comme au XVe siècle. Ensuite, l'architecte Nadaud rehausse l'église en 1886, tout en conservant ses dimensions initiales.

     De l'ancien édifice, un certain nombre d'éléments sont conservés. En effet, la première voussure romane de la façade reposant sur deux colonnes à chapiteaux est toujours en place mais aussi les deux travées d’ogives du XVe siècle à l’exception des clefs de voûtes. De la même manière, le clocher carré gothique, le mur sud et ses contreforts ainsi que le chevet plat percé d'une fenêtre gothique appartiennent aux premiers temps de l’église.

     L'intérieur abrite un mobilier liturgique intéressant comprenant une armoire à chasubles du XVIIIe siècle, une armoire peinte avec des attributs religieux de style XVIIIe siècle mais aussi des statues de style sulpicien et un maître-autel en marbre plaqué du XIXe siècle.

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Croix du Chemin de Campugnan :

     À la sortie du bourg de Campugnan, au milieu de la croisée des chemins, s'élève une croix ancienne délicatement ouvragée, datant du XVIIe siècle.

     Le monument présente un intéressant décor. Il est composé d'un socle octogonal mouluré sur lequel s'élève une colonne cannelée agrémentée de motifs végétaux en candélabres. Le chapiteau octogonal à degrés comporte quant à lui, des motifs décoratifs répétitifs, différents suivant les niveaux.

     Pour ce qui concerne la croix, proprement dite, elle est en revanche dépourvue de tout ornement.

     Cette croix est reconstruite en 1998 par un artisan bordelais, sous le contrôle des Bâtiments de France. Le fût de colonne, de qualité, présente un style encore très empreint de l'art de la Renaissance.

Sources : Johel Coutura, Les Cahiers du Vitrezay